Documentation : répertoire contemporain jeune public, textes théoriques, DVD…

Bibliographie:

Cinq  DVD de la collection "Entrer en théâtre" (SCEREN)

Les deux voyages de Jacques Lecoq
Le texte et sa représentation
Lire le théâtre à haute voix
Du jeu au théâtre
Du conte au théâtre

Ouvrages de la collection "Les ateliers de théâtre "(Actes sud-papiers/ANRAT)

11 Rendez-vous en compagnie de Robin Renucci par Katell Tison-Deimat
10 Rendez-vous en compagnie de Yannis Kokkos par Dany Porché
10 Rendez-vous en compagnie de Caroline Marcadé par E. Petitier

Autres livres:

Coups de théâtre en classe entière Chantal Dulibine et Bernard Grosjean CRDP Créteil 2004
Le théâtre et l'école Cahier théâtre éducation n°11 Actes sud-papiers
Dramaturgies de l'atelier théâtre de Bernard Grosjean éd. Lansman

Revue Théâtre Aujourd'hui n°9: Théâtre et enfance : l'émergence d'un répertoire

Répertoire contemporain jeune public (quelques suggestions)

- Edition théâtrale jeunesse

. L'ogrelet de Suzanne Lebeau
. Salvador de Suzanne Lebeau
. Ouasmok de Sylvain Levey
. Alice pour le moment de Sylvain Levey
. Lys Martagon de Sylvain Levey
. Jojo au bord du monde de Stephane Jaubertie
. Grosse Patate de Dominique Richard

- Edition Heyoka Jeunesse Actes Sud Papiers

. Pinocchio de Joël Pommerat
. Cendrillon de Joël Pommerat
. Le petit chaperon rouge de Joël Pommerat
. L'adoptée de Joël Jouanneau
. Dans le ventre du loup de Marion Aubert 
. Pinok et Barbie de Jean Claude Grumberg
. Pacamambo de Wajdi Mouawad

- Ecole des Loisirs 

. Mange-moi de Nathalie Papin 
. Camino de Nathalie Papin
. Sa majesté des mouches de Willima Golding
. Le pont de pierres et la peau d'images de Daniel Danis

- Edition Lansman

. S'embrasent de Luc Tartar
. Avec le couteau le pain de Carole Thibaut




Quelques lectures pour l’été 

En lien avec le stage de Claire Heggen :

. Paroles sur le mime d’Etienne Decroux (ndlr : introuvable car épuisé. A trouver en bibliothèque peut-être. J’ai eu le nez fin car je l’ai acheté en 1997 à 119 francs !). Claire Heggen a suivi les cours d’Etienne Decroux pendant cinq ans dans les années 1970. Ce grand mime fut le partenaire de Jean-Louis Barrault dans Les enfants du Paradis de Marcel Carné : il jouait Anselme Debureau, le père de Baptiste Debureau incarné par Barrault, tous deux grands mimes et grands poètes du corps !
Pour le plaisir, un petit extrait  de ce livre qui comporte en annexe des photos magnifiques de Decroux et de ses partenaires, traces fragiles du travail poétique de mime corporel :
« J’étais fait pour aimer le mime. Le corps est un gant dont le doigt serait la pensée. Pensée, poussée, pouce et pincée qui sont presque homonymes, sont presque synonymes. Notre pensée pousse nos gestes ainsi qu’un pouce de statuaire pousse des formes ; et notre corps, sculpté de l’intérieur, s’étend. Notre pensée, entre son pouce et son index, nous pince le revers de notre enveloppe et notre corps, sculpté de l’intérieur, se plie. Le mime est à la fois statuaire et statue. »

. Sur le théâtre de marionnettes de Kleist. Petit texte fondamental écrit en 1810 pour un euro ! (coll. Mille et une nuits) Si j’ajoute ce texte, c’est que le travail mené avec Claire Heggen nous a menés sur un chemin entre masque et marionnette puisque nous avons utilisé le masque comme une marionnette (lorsque Claire nous a fait prendre le masque à la main pour le faire vivre). Ces deux types de théâtre (marionnettique et masqué) permettent aussi de questionner le théâtre d’acteur. « Il serait, dit Kleist, impossible à l’homme d’approcher le pantin. Seul un  dieu pourrait dans ce domaine se mesurer avec la matière. » C’est aussi pour Kleist, comme pour ceux qui suivront (le metteur en scène Craig et sa surmarionnette au début du XXè siècle, par exemple), une façon d’échapper définitivement à la psychologie du jeu d’acteur voire à son cabotinage et d’affirmer la pure théâtralité et la puissance des forces de  l’invisible sur le plateau.  Pour nous, formateurs, il est d’ailleurs  intéressant de faire travailler à nos élèves le masque et la marionnette car c’est une manière pour eux de développer l’humilité et de comprendre que l’acteur est d’abord au service de la poésie.

. Les mots du théâtre d’Arnaud Rykner (presses universitaires du Mirail, 10 euros). En quelques dizaines de mots, l’auteur nous fait découvrir sa vision du théâtre. A la fois très original et très fin, s’appuyant autant sur les pièces anciennes que contemporaines et faisant référence à de nombreuses mises en scène récentes, cet ouvrage est à mettre dans toutes les mains de ceux qui aiment le théâtre et veulent mieux comprendre ses multiples transformations. Ainsi à la double entrée visage – masque nous pouvons lire : « Les Aveugles de Maeterlinck, mis en scène par Denis Marleau (2002) réduisent explicitement la scène aux masques blancs sur lesquels sont projetés les visages de deux acteurs filmés et démultipliés  en autant de personnages que nécessaire. » Et de citer Maeterlinck : le pantin de cire ou de bois est «  le masque provisoire sous lequel nous intrigue l’inconnu sans visage. » (Maeterlinck , Un théâtre d’androïdes, 1890)

. Les boutiques de cannelle de Bruno Schulz  (éd Poche 10 euros). Cet auteur polonais, souvent comparé à Kafka, est un romancier à lire absolument ! Né en 1893, ce juif polonais fut tué d’un coup de revolver tiré dans la nuque par un SS en 1942. Les récits des boutiques de cannelle se déroulent dans sa ville natale de Drohobycz où son père tenait une boutique de drapier. Ce père est une des figures majeures des récits. Sorte de poète assez décalé par rapport au réel, il vit dans ses rêves et s’imagine être le deuxième démiurge après Dieu le Père ! Voici un extrait de la nouvelle Traité des mannequins ou la seconde genèse qui est fort intéressant car il inspira  le théâtre d’un metteur en scène  polonais et de ses fameux mannequins : Tadeusz Kantor. Avec les marionnettes, les masques, les mannequins, nous sommes toujours dans un théâtre qui  nous plonge dans le rêve, dans le monde  invisible, dans le théâtre de la mort (pour reprendre le titre d’un livre de Kantor)  plutôt que dans une représentation du réel :
« Mon père, cependant, développait le programme de cette seconde Création, de cette Genèse hétérodoxe qui devait s’opposer ouvertement à l’ordre des choses existant. « Nous ne tenons pas, disait-il, à des ouvrages de longue haleine. Nos créatures ne seront point des héros de romans…elles seront provisoires, faites pour ne servir qu’une fois. S’il s’agit  d’êtres humains, nous leur donnerons par exemple une moitié de visage, une jambe, une main, celle qui sera nécessaire pour leur rôle...Ce serait pur pédantisme de se préoccuper du second élément s’il n’est pas destiné à entrer en jeu… Nous placerons notre ambition dans cette fière devise : un acteur pour chaque geste...Le Démiurge était amoureux de matériaux solides, compliqués et raffinés ; nous donnons, nous, la préférence à la camelote (bouts de papier coloriés, papiers mâchés, vernis, étoupe et sciure)…C’est notre amour pour la matière en tant que telle, pour ce qu’elle a de duveteux et de poreux, pour sa consistance mystique. Le Démiurge, ce grand maître et artiste, la rend invisible en la faisant disparaître sous le jeu de la vie. Nous, tout au contraire, nous aimons ses dissonances, ses résistances, sa maladresse mal dégrossie. »….
A ceux qui firent le stage avec la Compagnie Les Anges au Plafond l’an dernier ou avec  Claire Heggen cette année, ce propos parle certainement !!!
Dany Porché